mardi 29 octobre 2013

Saint-Christophe Vs. Eole: 1 - 0

Je fus l'enjeu d'un combat qui m'a très largement dépassé la nuit de dimanche 27 à lundi 28/10/2013 pendant ma traversée de la manche.

Combat qui a opposé Saint Christophe, patron des voyageurs et Eole, dieu des vents.
Le premier est généralement représenté en vieux monsieur portant l'enfant Jésus sur l'épaule et traversant un cours d'eau (que de symboles). Le second est familier à tous ceux qui vivent dans le sud de la France grâce au Mistral et la Tramontane.

Mais cette nuit-là, je fus pris de surprise par la hargne avec laquelle chacun des protagonistes a lutté.

Ainsi donc, la tempête qui a balayé le sud-est de l'Angleterre (baptisée Christian, troublante coïncidence), d'une rare violence, a commencé à se manifester dès Paris alors que je songeais, tranporté par un car Eurolines, à ces merveilleux moments passés avec ceux que j'aime, ces derniers jours...je l'ai vu grossir la tempête depuis les baraquements de douane à Calais et lorsque le capitaine du ferry (qui a entre temps avalé le car le temps d'une traversée) a annoncé la fermeture du port de Douvres, la cloche de la première manche avait donc retentit. Il est 4h...

Nous avons ensuite fini par appareiller (Saint-Christophe réagit et semble taper du poing sur la table) à la faveur d'une courte accalmie mais malheureusement, nous avons stoppé net notre progresssion vers 6h30 à l'entrée du port de Douvres dont la porte est réputée dangereuse par gros temps.

Les heures pendant ce temps là défilent évidemment et la possibilité de rejoindre l'aéroport de Heathrow s'éloigne. Je lutte intérieurement pour me dire que bien que mon premier vol Londres - Miami serait raté, je n'en rate pas pour autant mon voyage, accueillir les aléas avec bienveillance fait partie des vertus à dèvelopper lorsque l'on prétend traverser le vaste monde... 1ére leçon et elle n'a pas tardé.

Mais Saint-Christophe n'est pas saint à fléchir et vers 9h, la nouvelle tombe: le port de Douvres réouvre et parmi les 6 ferrys en attente, nous sommes les premiers, les élus.


Je décide de donner un coup de pouce à m'sieur Christophe et je choisis de descendre du car à l'entrée du port et à 9h55, me mets en quête d'un taxi: ce coup de poker est-il bon?


Petit rappel de la situation, mon vol quitte la terre ferme dans 2h30 et je dois parcourir environ 150 km pour rejoindre l'aèroport, enregistrer mon bagage, passer le contrôle de sécurité et embarquer. Le taxi que je trouve partage mon avis: yes we can!


Et c'est parti pour une traversée endiablée de la verte campagne anglaise (sauf pendant 10 mn lorsque nous avons suivi une voiture de police): 11h25 j'étais devant le comptoir d'enregistrement mais délésté de 175 €. Mission accomplie!

Merci Saint-Christophe.

Moi qui ai voulu économiser de l'argent en choisissant le car plutôt que l'avion, voire du temps avec le train et un hôtel à Londres, je me retrouve avec un beau sujet de méditation.

La suite fût parfaitement calibrée: 

Miami et son hôtel au coeur du terminal qui me faisait de l'oeil...j'ai fini par m'y résoudre. Aprés tout, une bonne nuit de sommeil, douché et au calme n'a pas de prix!
Enfin si: 135 dollars...

C'est reposé que j'ai volé ce matin vers le Costa Rica (7 heures de décalage. En moins par rapport à la France puisque plus à l'ouest.) A présent, je suis installé dans une auberge à Alajuela et je savoure un peu de calme et de sérénité.

3 commentaires:

titine a dit…

J'ai l'impression d'avoir vécu avec toi cet épisode digne d'une bande dessinée ( devine laquelle)
Bon repos à toi avant d'entamer la page d'une nouvelle aventure!!!!
:)

Sandrine Martinez a dit…

Quel départ !

Enfant de la lune a dit…

bon je vois que tu restes philosophe ... par tout temps !!

voyons la suite du voyage :-)