jeudi 16 octobre 2014

Passe moi le zèle!


Étrangement accoutré, drôlement bavard, entouré d'objets technologiques divers comme un téléphone, une agrafeuse et des trombones, voire un ordinateur: pas de doute, je suis bien revenu au travail. Au turbin, au maille, au boulot...

Pourtant, mes collègues, accueillants et pleins de compassion pour un homme perdu m'ont reçu comme il se doit: accolades, rire et sourires complices. Tout ce dont j'avais besoin pour affronter cette épreuve.

Il y a quelques jours, le dimanche 12 octobre 2014, à 20h environ, je savourais les dernières heures d'un nectar bien particulier, le congé sabbatique. Un an déjà, alors que le goût de miel des premières heures dudit congé flottent encore dans ma mémoire.

Mais ce qui est intéressant, c'est que s'est profilé dans mon esprit l'idée du retour il y a déjà quelques mois. Soudain, il était, ce retour, cette idée de retour plutôt, à portée de main du calendrier qui avance. Plus rien ne serait comme avant.
En effet, alors que j'ai égrené les premiers mois baigné d'une insouciance bien enfantine, voilà que se dessine la fin qui signifie déjà l'éclatement de cette bulle magique. Une fois installée, cette idée ne m'a jamais quitté. Je l'ai parfois oublié. L'être humain est doué d'oubli et grâce à cela, il peut vivre sereinement.

Je dois relativiser et par la même répondre à la sempiternelle question que me posent mes compagnons terriens que je croise en ce moment et qui affolés de me voir revenir parmi eux alors que j'avais visiblement pris la poudre d'escampette, me demandent fébriles et crispés d'une grimace affreuse: "ça va? C'est pas trop dur?" Peut-être ont-ils compris mon départ comme une fuite. Alors que mon intention était de voyager pendant une durée suffisamment longue pour que l'anticipation du retour soit tenue loin, très loin de l'ivresse du départ.

Et bien, je dirais que "non, pas trop difficile."
C'est à la fois plus facile et plus difficile que ce que j'imaginais.
La première journée fut terrible. La deuxième beaucoup moins. Peut être étais-je déjà habitué, rhabillé de pied en cape du costume du quotidien, ce tapis roulant.

Mais je suis prudent et calme mes ardeurs. La reprise doit être progressive...
L'excès de zèle est mauvais pour le cœur!