mercredi 18 juin 2014

Le port de Maputo

L'arrivee au port. Une grille puis un officier aux yeux profonds qui me salut et me dit: "pas de photos". Je le remercierai plus tard.

4 bateaux, voiles affalees et amarres les uns aux autres. L'un des 4 est pourvu d'un moteur interieur.
Leurs noms: The best number 1 (!); Brazil 2010 (4 ans de retard tout de meme) et Madalena.

Un monde s'anime devant moi:
Un feu qu'on allume sur The best number 1;
Un frigo qu'on charge depuis le quai;
Un poisson qu'on nettoie. Celui qui le decoupe se pique avec le bout d'une nageoire;
Un enfant et son pere sont assis sur le pont de Madalena, au soleil;
Des paquets blancs sont poses partout;
On passe d'un bateau a l'autre sans raison apparente; On s'appelle, on se parle, on se crie;
Certains sont occupes, d'autres oisifs et obsevent.

Les couleurs: 

bleu delave en haut pour le ciel et en bas pour l'eau; 
Vert, jaune, rouge, bleu et marron pour les bateaux. 
Les mats ont leurs peintures ecaillees.
Les tiges, tres longues sont peintes en damiers
Des jerricanes sales partout. Leurs bouchons sont entoures de plastique noir.
Les cordages sont gris.

Un homme a moitie plonge dans la cale de brazil 2010 interpelle les autres. Il rit et semble raconter une anecdote. Un autre homme portant le numero 44 d'une equipe virtuelle est prepose au feu. La fumee qui se degage ajoute une couche de brume a ce tableau tres vite balayee par le vent.
Un troisieme homme rythme des paroles par des applaudissements vifs.

A present que je suis assis sur les marches du quai, l'homme et son fils m'observent. Leurs tetes balayent le paysage mais leurs yeux me fixent. Lorsque je les regarde avec insistance, l'adulte dit a l'enfant que je les ai remarque. Leur bateau est amarre a un autre qui lui-meme est attache au quai.

Ces voiliers en bois ressemblent a a des portes-stylo de luxe poses sur un bureau.
C'est une tige de taille consequente, l'antenne, fixee au devant et flechie vers l'arriere qui confere a ces voiliers cette allure de greement latin. Une multitude d'objets jonchent les ponts, des jerricanes jadis blancs aux bouchons noirs, des sacs blancs dodus, un frigo fixe au mat, debout et encore emballe, des cordages defilent partout. Vieux et ellimes, ils fixent chacun un objet a un autre. Certains sont tendus, d'autres enroules. La plupart sont gris.

Soudain, l'un des hommes descend a l'interieur de l'un des esquifs. On ne voit plus que la moitie superieure de son corps et il entreprend alors d'interpeller ses collegues en parlant a tue-tete. Il ressort et l'un des hommes lui repond en scandant chacun de ses mots par un applaudissement bref.

Le vent souffle. Un vent frais mais humide.
Et le soleil decline.

1 commentaire:

Unknown a dit…

C'est magique, je lis et j'ai l'impression d'y être....Mais vraiment

bisous Dalil