Mes logeurs, les Wan, timide famille de Maurice d'origine chinoise agrandissent leur auberge. Ils ont ainsi stoppe les reservations afin de ne pas incomoder les touristes par de la poussiere et des bruits de marteau intempestifs.
Et c'est l'hiver a Maurice. Il est vrai que je supporte facilement une petite veste le soir...
Aussi je profite de ce calme relatif pour beneficier d'une chambre libre au prix modique ou la porte-fenetre donne acces au large profond borde d'un lagon irise par le vent du sud-ouest.
Mes logeurs donc, ont eu a faire face hier au "lundi cordonnier" des ouvriers du batiment venus travailler en trainant la patte, partisans du moindre effort et renaclant a la besogne.
Sporadique et imprevisible, le "lundi cordonnier" est un jour ferie qui ne dit pas son nom. Une parenthese du week-end prolongee au-dela, elle donne le gout de la liberte.
"Lundi cordonnier" a Maurice a une origine tres lointaine et a commence au lendemain de l'abolition de l'esclavage, jour (dimanche de Paques 1839) ou ayant recouvre la liberte et leur dignite d'humain, les nouveaux citoyens eurent un besoin colossal de chaussures dont les cordonniers avaient prepare la confection longtemps avant pour se reposer enfin le lundi suivant.
Cette tradition du "lundi cordonnier" est si eloignee de la nature profonde des Mauriciens qu'elle est drole et sympathique sauf peut etre pour les chinois dont la nature profonde est encore plus eloignee de cette idee.
Ces renseignements sont issus du blog "Tant que n'Aura soleil", tres interessant et documente.
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