samedi 30 novembre 2013

Portrait chinois du Costa Rica

Un mois jour pour jour après mon arrivée, la page "Costa Rica" se referme avec douceur au coin d'un chemin de terre entre deux bâtiments aux couleurs criardes: celui de la Migración de Costa Rica (bleu roi) et en face, celui du Panamá (rouge pivoine) tous deux équipés de bureaux en formica et d'agents accueillants.

Il est temps de tirer un bilan de ces 31 jours sous forme de portrait chinois, manière pour moi de révéler ma tendresse infinie pour ce pays á la beauté éblouissante et ses habitants particulièrement accueillants et positifs.

Si le Costa Rica était un oiseau ? Le quetzal

Un insecte ? La fourmi coupe-feuilles

Un arbre ? Le figuier étrangleur: Né d'un épiphyte au sommet de l'arbre hôte, le figuier étrangleur fait pousser ses lianes vers le sol. Ces lianes, bientôt devenues des branches vont, peu à peu entourer et littéralement étrangler l'arbre d'origine qui finit par disparaître en laissant un vide au centre du nouvel arbre.
 
Un des cinq éléments ? L'eau

Un paysage ? Une multitude de cours d'eau séparant des collines au sommet desquelles une brume se pose en filaments cotoneux et légers

Une couleur ? Le vert

Une expression ? Pura vída: Signifie alternativement "OK", "Je vais super bien merci", "Y a pas de problème" et explique en grande partie le fatalisme positif des Ticos

Une révolution ? L'absence totale d'armée.

Un légume ? Les haricots rouges.

Une marque de vêtement ? Aéropostale: je ne sais pourquoi mais il y a un véritable engouement pour cette marque actuellement au Costa Rica.


¡Adiós Costa Rica, bienvenido a Panamá!



Petit clin d'oeil, voici mon questionnaire de Pivot:

Votre mot préféré ? Elégance
Le mot que vous détestez ? Barbouillé
Votre drogue favorite ? Le chocolat
Le son, le bruit que vous aimez ? Une pluie fine
Le son, le bruit que vous détestez ? Une télé si je ne la regarde pas
Votre juron, gros mot ou blasphème favori ? Putain
Un homme ou une femme pour illustrer un nouveau billet de banque ? Théodore Monod
Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ? Contrôleur
La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? Condor
Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ? Bon écoute, tu as 5 minutes pour te choisir une maternité, t'y retournes illico!

dimanche 24 novembre 2013

2ème album

Le boss du réveil - Finca Chinchilla, 23/11/2013


Spéciale dédicace - San Isidro, 16/11/2013


Finca Chinchilla, 22/11/2013


Riri, Fifi et Loulou - Finca Chinchilla, 23/11/2013


Système de production de methane à partir des déjections cochonnesques -
Finca Chinchilla, 23/11/2013


Finca Chinchilla, 22/11/2013


Germaine arrangue la foule - Finca Chinchilla, 22/11/2013


Germaine négocie - Finca Chinchilla, 22/11/2013


Arbre à chocolat - Finca Chinchilla, 22/11/2013


Noix de cacao - Finca Chinchilla, 22/11/2013


Grains de cacao - Finca Chinchilla, 21/11/2013


Grains de café - Finca Chinchilla, 23/11/2013


¿Algo Más señora?

Si un jour l'on m'avait dit que je vendrais des fruits et légumes dans un marché au Costa Rica au lieu d'en acheter, j'aurais ri bien fort...


Feria de San Isidro De El General - 21/11/2013

Tout a commencé dans un dortoir d'auberge de jeunesse quand un couple de belges a partagé avec moi leur expérience de 2 semaines de volontariat dans une finca (ferme) du Costa Rica près d'un des affluents du General, le fleuve du coin.

Après un appel téléphonique à la famille Chichilla samedi 16/11 dernier, me voici en route, toujours en bus, toujours lesté de mes 2 éternels compagnons, le gros sac dans le dos, le petit devant.


Après une petite marche le long de la rivière, l'arrivée au crépuscule est irréelle car des lucioles quadrillent le coin et donnent à cette terre des allures de ciel à l'envers cribblé d'étoiles.


Guillermo, ou Mémo comme le surnomment tous ici m'accueille torse nu et la moustache fournie. Ses yeux rieurs m'enthousiasment et le dialogue est facile.

Puis Luz et son sourire me parle des règles d'ici et du boulot.

Le lendemain et comme chaque jour suivant (samedi compris!), lever à 5h15 pour nourrir les poules, traire les vaches, nettoyer l'enclos des cochons, gérer le compost et surtout, graal absolu, récolter le café.


Et la surprise fut le marché ce jeudi quand, déja installés depuis le matin et les ayant rejoint pour l'aprés-midi, je vois les patrons s'en aller pour discuter avec une vieille connaissance. Il a bien fallu vendre ces bananes à cette jolie dame qui revenait du boulot et faisait donc ses courses dans le marché des producteurs locaux.


Je n'ai pu résister à lui poser la question suivante:

- ¿Algo màs señora?

dimanche 17 novembre 2013

Frissons alpins en terre tropicale

Uvita-plage, mercredi 13/11/2013:
- l'agence a annulé le tour?
- pardon?
- l'agence a dû annuler le tour pour les baleines car le groupe avec lequel vous étiez inscrit s'est désisté!
- ah...bon et bien direction la montagne - que je n'aurais pas dû quitter, pensais-je.
De toutes facons, les baleines croisent au large de l'Amérique du sud à l'heure actuelle.
Bye bye ocean!

Et me voici embarqué pour San Gerardo de Rivas à bord d'un vieil autobus américain auquel les chauffeurs font subir les derniers outrages sur des routes caillouteuses et pentues. San Gerardo est un joli petit village de montagne, base idéale pour visiter le parc Chirripó et gravir le sommet du même nom.

Arrivée à 20h et nuit dans une chambre aux allures de caverne dans un hôtel à flanc de roc.

Mais demain la tâche s'annonce rude, le village est situé à 1 500 m d'altitude. Le sentier monte pendant 14 km jusqu'á 3 400 m au refuge et puis le chemin poursuit jusqu'au sommet: 3 820 mètres, le point culminant du Costa Rica.

Jeudi 14/11/2013: repos et provisions en vue de la nuit au refuge.

Vendredi 15/11/2013, 4h55: départ à l'aube.
Après 7 heures de dur labeur parmi un paysage tantôt alpin, tantôt tropical, je parvins au refuge exténué mais heureux d'avoir réussi.
Nuit calme.

Samedi 16/11/2013, 3h05: départ à la frontale parmi les étoiles. Seuls les rivières et les cascades se font entendre de leur cours tempétueux. Mais vint l'aurore et la montagne apparût subitement tel un mur de roche humide, tapissée de lichen et d'arbustes nains.

16/11/2013, 5h15 - Terre
Bons baisers du Cerro Chirripó!

mardi 12 novembre 2013

1er album



Gare de Lyon Perrache - 27/10/2013



Speciale dedicace - San Jose - 30/10/2013



Le peuple - San Jose - 30/10/2013



Centre-ville - San Jose - 30/10/2013



Quartier Amon - San Jose - 30/10/2013



Jardin Mozaran - San Jose - 30/10/2013



Jardin Topiaire - Zarcero - 31/10/2013



Bajos del Toro - 01/11/2013



Manati ou Coati: Parque Bosque Nuboso Los Angeles - 02/11/2013



Reserva Santa Elena - Monteverde - 07/11/2013



Reserva Santa Elena - Monteverde - 07/11/2013



Reserva Santa Elena - Monteverde - 07/11/2013



Figuier Etrangleur: Reserve Curi-Cancha - Monteverde - 08/11/2013



Colibri: Reserve Curi-Cancha - Monteverde - 08/11/2013



Figuier Etrangleur: Reserve Curi-Cancha - Monteverde - 08/11/2013



Tarantule: Refugio de la vida Silvestre - Monteverde - 08/11/2013



Tucan: Refugio de la vida Silvestre - Monteverde - 08/11/2013 


Petit Crabe: Playa Uvita - 12/11/2013



Playa Uvita - 12/11/2013


Reserva Santa Elena - Monteverde - 07/11/2013

samedi 9 novembre 2013

Canton sous la pluie (un singe en hiver)

La ville de Nazca, au sud du Perou presente un interet tres particulier pour l'extra-terrestre ou le touriste qui survolerait son plateau desertique: des dessins et des lignes gigantesques ont ete traces la, sur le sol, on ne sait quand et par on ne sait qui. Si gigantesques que le motif de chaque dessin n'apparait donc que depuis le ciel.

Maria Reich, une mathematicienne allemande leur a consacre sa vie et a emis plusieurs hypotheses quant a leur fonction...wikipedions tous en choeur!

Mais parmi ces dessins, celui du singe est tres particulier.


Et lorsque je l'ai apercu sur la devanture d'un restaurant, je fus intrigue et attire: de la cuisine peruvienne au sein d'un village perdu de la montagne de forets humides du nord du Costa Rica? Allons-y d'autant que la pluie qui tombe depuis quelques heures ne favorise pas les indecis. 

Je penetre dans le restaurant exactement au moment ou la cuisiniere tente en vain de reveiller le serveur qui, bien qu'assis semble contempler ses chaussures avec intensite...

Je m'eloigne un peu afin de ne pas gener la malheureux quand il ouvrira ses yeux pour se rendre compte qu'il a plutot bien dormi sur sa chaise droite.

Je m'installe, commande un Pisco Sour, boisson nationale peruvienne en souvenir de mon escapade dans ce merveilleux pays il y a 4 ans quasiment jour pour jour.

Le serveur m'apporte un verre plein de glacons et contenant un citron vert noye d'un breuvge alcoolise. Je goutte, constate que le gout est tres different de ce qui j'imaginais mais bon, il y a autant de recettes de Pisco que de peruviens.


Le serveur, toujours lui, revient me demander une confirmation de mon choix de plat (serait-il encore dans les bras de Morphee?) et me dit:


- Monsieur, a part la caipirinha, vous avez choisi?
- Non il s'git d'un Pisco sour.
- Oui oui bien sur.
- Oui oui bien sur...

J'attends qu'un autre serveur soit a proximite de moi pour le mettre dans la confidence qu'il y a meprise a propos de la boisson que son etablissement est cense me servir. Ce serveur-ci, visiblement a jour de son quota de sommeil journalier comprend tres vite et remplace la caipirinha par mon Pisco sour, mon precieux.

Quelle erreur! Ce dernier, insipide me fait immediatement regretter mon choix.

Heureusement que le plat, sorte de fusion de cuisine Chinoise et Peruvienne me regala intensement.


Carte postale sonore


Voici quelques secondes de la vie de la foret humide de la reserve de Santa Elena.
Quelques gouttes de bruine et des jolis chants d'oiseaux...
Ceci est un essai.
D'autres sequences plus longues suivront.

mercredi 6 novembre 2013

Bons baisers de Rancho Grande

Le bout de feuille soigneusement decoupé que porte en équilibre précaire la fourmi lui donne un air de véliplanchiste. Elle glisse sur une racine de cet arbre monumental au pied duquel je suis assis.

Tout pres, la soda (gargotte) sert des mozote (boisson médicinale a base de plantes typiques d'Amérique centrale) sirupeux. La jeune femme qui la tient est souriante et espiegle. Elle prend soin des centaines de clients qui lui rendent visite grâce a la trans-Americaine qui passe par la. Cette route commence en Alaska, longe donc notre fourmilliere et continue plein sud vers la terre de feu, soit plus de 17 000 km!


Un peu plus loin, une petite cabane abrite le vendeur de tickets de loterie nationale qui ne desemplit pas et puis il y a ce banc sur lequel sont posées mes sacs en attendant le prochain bus. Dans 5h.


Tout est passage ici, camions, voyageurs, travailleurs et même ces nuages tantôt doux et cotoneux mais a présent gris, lourds et bedonnants d'humidité et qui vont laisser tomber leurs réserves d'eau tranquillement. Le sol sera tâcheté de gouttes, une senteur de terre au café s'élevera puis tout sera détrempé et joyeux comme un orage d'été.


Tout passe sauf ces fourmis, le vendeur de tickets de loterie nationale et la jeune femme souriante et espiegle qui sert les meilleurs mozote de Rancho Grande.

samedi 2 novembre 2013

Considérations philosophiques d'un veilleur de nuit

Randy a 40 ans mais en paraît 10 de plus. Il est râblé et trappu et son visage est rond. Il est toujours trés élégant et souriant car son air bonhomme donne confiance.

Randy est comptable dans un cabinet d'avocats le jour et veilleur de nuit la nuit. Et parfois philosophe. Nous avons discuté ma première nuit au Costa Rica grâce aux affres du décalage horaires des griffes duquel je ne suis toujours pas libéré par ailleurs.

Il m'a posé quelques questions banales que tout autochtone pose à un voyageur qui semble un tantinet affable:


- tu viens d'où?

- France
- c'est la première fois au Costa Rica
- euh oui oui...

et là, patatra, la question fuse comme éjectée grâce à un ressort resté trop longtemps comprimé:


- que penses-tu de Napoléon?

- houlà...je ne sais pas, ce fut certes un grand homme car il a inscrit la France dans la modernité mais on peut dire qu'il a conduit des légions de soldats admiratifs à la boucherie non? (je tiens à préciser que mon niveau d'espagnol n'est pas aussi performant que cette traduction pourrait le laisser penser mais j'ai réussi à exprimer l'essentiel en m'aidant des mains et de mon visage trés expressif lorsqu'il s'agit d'espagnol)
- oui, c'est vrai mais nous avons ici une image de lui trés forte.

Randy me confie ensuite qu'il a un faible pour l'histoire de France et spécifiquement celle des rois et des reines à commencer par Marie-Antoinette dont il lit actuellement la biographie par Stefan Zweig, offerte par une collègue de bureau.


Il étudie par ailleurs la philosophie de Kant qu'il avoue être un sacré sujet, difficile et ardu.


Nous en sommes là de nos pérégrinations verbales lorsque deux jeunes femmes américaines qui avaient quitté l'auberge un peu avant, chargées de planches de surf, de multiples sacs à dos ou à bras refont irruption en pestant contre la personne qui aurait semble-t-il dérobé un des sacs à l'arrêt de bus. Un peu interloqué, Randy me dit qu'il ne comprend pas que l'on puisse voyager si lourdement. Des planches se louent partout dans le pays et porter plusieurs sacs est suicidaire si on veut ne rien perdre en chemin. Son avis est pertinent bien qu'il n'ait jamais voyagé.


Je vérifie machinalement que j'ai toujours mon passeport contre moi et je prends congé de mon hôte car je dois filer au musée d'art contemporain. C'est une tradition lorsque j'arrive dans la capitale d'un pays: je visite toujours la cathédrale (ou le lieu de culte principal), le musée d'art contemporain et le zoo.


Considérant la situation du Costa Rica, j'ai pensé faire un affront à sa faune si j'osais me rendre au zoo. J'ai fait l'impasse.


Au Musée, j'ai découvert cette oeuvre intitulée "leçon de vol".

A méditer.
Leçon de vol - Musée d'art contemporain, San José - Costa Rica

Ainsi que le fameux dispositif utilisé par les chauffeurs de bus d'amérique centrale pour gérer leur monnaie.

Porte-monnaie-bus, Musée d'art contemporain, San José - Costa Rica

Une fois mon devoir accompli, j'ai décidé de trés vite quitter San José qui n'en reste pas moins une capitale: bruyante, très polluée et finalement pas trés intéressante.


La vérité est ailleurs.
Cascade de l'espoir - Réserve "El silencio", Bajos del Toro - Costa Rica